Friday, May 24, 2013

Samskara



Comme les oiseaux migrateurs que nous sommes, on reprend notre envol, direction le sud. Le mantra du voyageur se répète, inlassablement, les sacs se forment, les pièces se vident, on organise nos petites culottes, on dit au revoir et à la prochaine. La fatigue et l'excitation se mélangent en une drogue émotionnelle, bref, on fait les valises. Car le voyage, c'est bien cela aussi. C'est les aux revoir. C'est un au revoir aux gens que l'on aime, et aux nouvelles rencontres.




C'est un au revoir à soi-même, à un moment qui restera dans nos mémoires, à des souvenirs qui eux aussi s'effaceront avec le temps, pour laisser place à de nouvelles mémoires. Ces souvenirs qui ressemblent à des feuilles d'arbres, qui passent et changent suivant les saisons, ses souvenirs qui deviennent la personne que nous sommes aujourd'hui. Ah, les souvenirs de notre jeunesse et de nos années folles, il faut se les construire pour nos vieux jours, une feuille à la fois.


Si parfois les souvenirs s'estompent, je ne pense pas que l'on oublie jamais. Les mémoires deviennent notre être, les souvenirs font partie de nous. Les poètes diraient que nous ne sommes que mémoire, les yogis appelleraient cela le samskara. Dans le système du yoga, les souvenirs laisseraient des traces qui nous empêcheraient de voir les choses telles qu'elles sont. Un des buts du yoga est bien de laisser ses impressions derrière soi, pour finalement voir les choses clairement, c'est-à-dire dire sans préjugés, ni apport personnel.

Si je suis bien loin d’être une yogini, le yoga est un système de pensée qui me plaît particulièrement. La racine du bouddhisme, le yoga continue de m'inspirer et de m'aider à découvrir mon monde intérieur. Avec une connaissance plus approfondie de ma psychologie, je peux ainsi mieux gérer le monde extérieur, avec ses vagues, marées, et jours calmes. En tout cas, je fais de mon mieux, avec mes mémoires et mes souvenirs dans mon sac, je continue d'avancer une peinture, un texte, un repas, une rencontre à la fois.


Alors, après 5 mois de vie parisienne, on va changer d'horizon, découvrir de nouveaux ciels et croiser de nouveaux chemins. Je dois avouer que je ne suis pas triste de quitter Paris. Non, la grande capitale ne me manquera pas. Ce qui me manque le plus, c'est bien la nature, son calme et le soleil. La nature et le calme, j'en aie besoin comme une plante a besoin de lumière pour grandir, et bien que Paris a de superbes parcs, la nature me manque. Alors, tout simplement, j'y retourne. Au revoir les ciels de Panam, la Tour Eiffel qui scintille au loin, les bâtiments qui se font et défont, ainsi font les petites marionnettes...


Un nouveau travail, un peu plus de soleil, dès au revoir et des bonjours, je me dis que j'ai bien de la chance d'être mis plante mis oiseau migrateur. Sur mes 2 pattes, je bouge et j'avance. Peut-être même qu'un jour je me poserais, et ferais un petit nid bien douillet, mais pour le moment, je vole tant que mes ailes peuvent me porter d'un pot à l'autre.


Dans mon cœur, toujours bien au chaud avec moi, je garde les souvenirs qui me remplissent de chaleur quand j'ai besoin de lumière. Des mémoires de familles et de moments passés ensemble. Ça, je les garde dans mon cœur, comme mon soleil intérieur, pour continuer d'avancer, un jour à la fois...lentement mais surement...vers des horizons toujours nouveaux...une peinture à la fois, que je découvre bouts à bouts, comme les pages d'un livre qui s'ouvre...et sur chaque page, à moi d’écrire le texte......

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