Sunday, May 26, 2013

La vie est belle


Matin, 8 am. Katmandou, Népal. Les machines à coudre du sweatshop d'à côté résonnent déjà, se joignant aux oiseaux du matin. Tant qu'il y a de l'électricité, il faut produire, les magasins de l'autre côté du monde attendent. Je me réveille, fait mon pot de thé, comme presque tous les matins. Une compilation du Bouddha Bar dans les haut-parleurs, un peu d'encens pour parfumer ma chambre, et mon esprit sort lentement du monde du rêve.




J'ouvre un livre. The Rebirth of Nature de Rupert Sheldrake. Je lis quelques pages, assise devant l'écran de mon ordi, confortable sous mon sac de couchage. C'est l'hiver, le temps est frais, le ciel bleu durant la journée, le soleil réchauffant chaque cellule du corps pour redescendre la nuit. A Katmandou, pas de chauffage, j'ai de la chance d'avoir de l'eau chaude, de la chance d'avoir de l'eau.

Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit. Encore moins en français. A ce qui paraît, pour devenir bon a quelque chose, il faut pratiquer, travailler, encore et encore, transpirer. L'inspiration n'étant qu'une petite part de la fonction créative... a ce qu'il paraît. Ce serait l'approche du monde occidental. Travail, productivité, il faut se battre pour arriver à quelque chose.


D'autres encore disent qu'il faut simplement rentrer dans le moment, s'oublier pour un instant, devenir création elle-même, et alors, elle soufflerait tous les secrets et formes dont la vie est faite. Nul d'inspiration besoin, la vie serait en elle-même source de toutes les inspirations imaginables. Ce serait le modèle oriental. Ici, nul besoin de se battre, nul besoin de forcer la nature, car après tout, elle fera bien ce qu'elle veut. De ce côté du monde, on passe le temps, c'est tout, alors qu'en occident on semble courir après le temps, comme si on pouvait le rattraper ce temps qui fuit. L’occident recherche le temps perdu, l'orient vit ce temps. La rencontre des deux fait tourner le monde depuis la nuit des commencements sans fins....


Occident, orient. Ces mots eux aussi sont des rêves. Même si les images que je viens d'en donner peuvent paraître jolies, elles ne demeurent que poésies. La vérité, semble bien autre, bien plus simple, bien plus individuelle. Même si les cultures occidentales et orientales ont de réelles différences, dans le fond, les questions resteront individuelles. Il y a les riches et leurs rêves, et les pauvres et leurs rêves. Partout il y a riches et pauvres, chaque riche un individu à part entière, chaque pauvre un individu à part entière. Le reste n'est que romantisme....

Je remets des accents, je coupe et je colle. Texte originalement publié ici.
A suivre...

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