Paroles de plantes.

« Il parait que je sentais le moisi ! C’est pour ça que les gens se retournaient sur mon passage. Je me demande si les purs sentent toujours le moisi. Et si c’est à cette odeur qu’on les reconnait… »
Je ferme le livre avec ces paroles. Je finie le livre de Corine Sombrun : Journal d’une apprentie chamane. Ecrit à propos de son voyage dans la jungle amazonienne, le livre nous accompagne à travers les découvertes de Corine. Musicienne accomplie, de son confort parisien, elle se retrouve dans une hutte au milieu de la jungle, avec une table et un lit en bois pour seul meuble. Elle raconte son initiation au monde des plantes et des ésprits de l’Amazone. Rien n’est facile, elle traverse des moments plus ou moins agréables; elle prends des bains de boue avec un serpent, et elle diète les plantes pour découvrir leur langue mystérieuse.

 

A la fin du récit, Corine rentre à paris, elle débute son voyage dans le monde du chamanisme. Elle veut découvrir la source de ces chants chuchoter à son oreille par des feuilles d’un arbre magique. Une partie de son initiation est d’ingester des plantes psychédéliques aux propriétés purifiantes. Son voyage dans la « machine a laver » comme elle le dit, est le voyage de tout chamane. Devenir chamane, on ne le choisie pas, non, ce n’est pas nous, mais les plantes et les esprits qui choisissent ceux qui seront capables d’endurer des diètes et périodes de vie en isolation. Le rôle des chamanes est de guérir. Si ils et elles ont accès au monde des esprits, c’est pour pouvoir en revenir avec les moyens de guérisons qui vont contribuer au bien de la communauté.

Le chamanisme est un des systèmes médicinaux le plus ancien du monde. Les plantes sont toujours une partie essentielle de guérison. Des cactus de san pédro, au peyotl, à l’ayahuasca, les plantes parlent et purifient ceux qui sont prêts pour les leçons qui changent une vie. Finie la rationalisation du monde moderne, les pensées linéaires et logiques n’ont plus de place dans le monde des esprits. Pour progresser, il faut laisser tomber toute pensées dites « normale ». Mais une fois la frontière passée, une fois que l’esprit c’est ouvert, il n’est alors plus possible de le refermer.

Dans son livre, Corine garde son humour et reste naturelle devant des apprentissages qui  la met à rude épreuve. Elle raconte son aventure avec  distance et humilité. A travers son expérience, elle cherche à se guérir et pour cela elle ira jusqu’au bout d’elle-même, pour finalement se remettre à aimer la vie.
Un livre qui se mange avec plaisir pour un dépaysement radical. Une joie de découvrir cette auteur entre terre et ésprits, gardant ses pieds bien au sol. Au plaisir de suivre la suite de son initiation!
Merci Corine pour ton superbe travail et bonne continuation a toi:)

Peintures de Pablo Amaringo, peintre et chamane connu pour ses visions inspirées par l'ayahuasca