Friday, March 22, 2013

Célébration.


Le printemps pointe son nez, et pour l'occasion, de par notre petite planète bleue, chacun célèbre à sa manière. On s'habille chic, on mange des aliments spéciaux, tout devient symbole. La principale étant de marquer les mémoires, de se retrouver entre familles, et même de se retrouver tout court. On prie, on jeune, on se regroupe. Les célébrations marquent le temps d'un moment, elles nous forcent à sortir de notre train train habituel, elles nous donnent une identité culturelle.





Pour cette arrivée de printemps, je vous amène assister à mon festival népalais préféré. Oh, ce n'est pas la célébration du printemps, ce n'est pas Shivaratri. Mais cette célébration fait partie de la même histoire, une histoire ancestrale, une histoire d'amour comme on les aime. C'est l'histoire des saisons qui passent et repassent, siècles après siècles. C'est l'histoire de notre terre mère et de ces plantes qui au grès des saisons sortent et rentrent de la boue nourricière. Pour cette célébration je vous amène à Katmandou sur les marches de Durbar square, c'est-à-dire l'ancien palais administratif: Bienvenue à Teej, la fête des femmes.



Durant 3 jours, les temples de briques rouges sont recouvertes de femmes dans leurs plus beaux saris, ce long tissu de quelques mètres que portent les femmes mariées. Les femmes sont supposées ne pas manger pendant ces 3 jours, elles diètent pour leurs maris et futurs maris. Elles se retrouvent entre elles, elles papotent, puis elles dansent. 3 jours de danse, 3 jours pendant lesquelles les femmes n'ont pas à tenir la maison, 3 jours de liberté. Les femmes apparaissent dans toute leur beauté. Des offrandes de fleurs, de noix de coco et les bougies s'allument par milliers. La queue est longue, les temples sont remplis, les danses durent toute la nuit.


Si je vous racontais l'histoire de cette fête, on devrait remonter jusqu'à 5000 ans en arrière. On devrait remonter aux racines mêmes de la mythologie hindu. C'était l'histoire de la nature prenant la forme de Parvati, et de son mari Shiva, le dieu des animaux. La nature a passée bien des étapes pour conquérir le cœur de son bien aimé. Elle s'est isolée, elle a était rejetée par sa famille, elle a beaucoup priée. Après plusieurs siècles de dévotion, elle est finalement acceptée par le Maître de la Nature, qui devient alors son mari. Un souvenir des aventures grecques de Démétere, allant chercher sa fille Perséphone dans les sous-sols de la terre, vient à l'esprit. Les mythes de l'humanité se rejoignent tous pour adorer la nature qui nous nourrie et dont nous devons prendre soin comme de nous-mêmes.



Chaque année, des parties de cette histoire sont célébrées dans le monde hindou, chacun a sa manière. Au Népal, Teej est unique. Les femmes vêtues de rouge sont un spectacle sublime sur les marches des temples remplies de fleurs dansantes. Teej nous rappelle que la nature vaincra, que les fleurs sortiront de la terre, pour le plaisir de tous...même le soleil se voit ravi du spectacle, il pointe son nez de feu, de tout son orgueil enfantin il brille dans le ciel, les fleurs sont heureuses, la journée commence bien.



C'est le printemps, vive le printemps:) A vos célébrations!

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