Il était une fois, et une fois il n’était pas, un village d’irréductibles gaulois. Ces êtres vaillants et forts vivaient en paix, et…Ah, non pardon, voila que je me trompe d’histoire !
« Vos soati a totas e a tots de passar non mas de bons moments emb naustres dins aquel ranvers del Perigord !»
Cette année, c'est la 94 ieme fois que la Fée
revient dans un village différent, avec ses hordes d’artisans et de métiers
anciens, ses musiciens et ses délicatesses culinaires. Bien sure, étant dans le
Périgord, le mantra du canard ne cesse de se faire entendre. Confis, magrets, pâté,
fois gras, rillettes, le canard se conjugue à tous les temps, accompagne de ses
petites patates revenues dans la graisse…de canard évidement, sans oublier,
bien entendu, sa fameuse tarte aux pommes ! Rajoutons un peu de potion
magique, sous formes de Petcharmant, de Monbazillac, ou d’autres vignobles qui
donnent une renommée mondiale à la région, et le tour est joué, la magie opère,
et on se laisse bercer le soir, à l’air frais de la Dordogne qui passe sur le
petit port.
La dernière fois que
la Fée Libre est apparue à Bergerac, il y a de cela 20 ans. En 20 ans, la ville
s’est rajeunie, les mœurs ont changés, et pourtant…il était une fois était bien
présent durant ce week end de fête. Oh, on les entendra les « Il n’y avait
pas assez de vieux métiers représentés! Avant c’était mieux », les « l’espace
était trop grand, c’est mieux dans les petits villages », et les classiques
de « c’était nulle, y’avait rien ! », ou bien les plaintes de commerçants : « les
gens viennent que pour bouffer et boire, ils achètent rien, ils regardent c’est
tout », « trop de monde, pas assez de monde » et puis « il
fait trop chaud ».
Quand à la
nouvelle plainte à la mode de nos jours modernes :" Et puis c'est trop
commercial!!", je me demande alors dans quels rêves utopiques les choses
n’étaient pas avant toutes commerciales? Décidément, l’ephemerite des choses
peut nous rendre bien nostalgique. La vérité, c’est que les temps changent avec
les saisons, c’est comme ça, c’est tout, et cela on n’y peut rien. C’est peut
être aussi que les jeunes d’aujourd’hui s’en foutent de la Fée Libre et autres
histoires de grands-mères. La jeunesse étant plus intéressée par les soldes et
la dernière teinte de rouge à ongles et autres jeux vidéos que par la langue de
leur ancêtres. C’est ce que la tv leurs vends, comment être en colère contre
cette jeunesse désabusé ? Et puis : « l’entrée est 3 euros
samedi et 5 le dimanche, vais pas payer pour me balader ou
j’habite ! Et puis m’en fout, c’est nulle de toute façon ». La
jeunesse est ce qu’elle est, un signe d’une époque, une époque ou un téléphone
dernier cri est bien mieux que le passe sortis de cahiers jaunis et livres
ennuyeux parce que sans effets spéciaux. Et si vous trouvez cela triste, cela
n’y change rien, c’est comme ça. Regardez autour de vous : il n’y a plus
de charrettes et les sabots, c’était pas confortable. Alors, mieux vaut
accepter ce changement permanent. Le rêve, c’est ici et maintenant que ça se
passe, jamais ailleurs.
Moi, je m’en fout
d’avant ou d’après. C’est ici et maintenant, c’est tout, et c’est bien joli un
peu d’animation. La ville, s’est parée de tous ses fards pour célébrer le retour
de la Fée Libre. 400 000 fleurs jaunes, rouges et blanches, costumes, jupons,
dentelles et coiffes dansent aux sons d’instruments anciens. La tradition
Occitane est à l’honneur, Bergerac fait la fête. Les tisseuses d’histoires,
venues des 4 coins de l’Occitanie, étaient bien présentes, tissant tissant, les
histoires d’an tant, un fils, un motif à la fois.
Pour clôturer le
week end, de l’autre cote du pont ancien, un orchestre de jeunes jouent des
airs d’il était une fois devant les amateurs de guinguette. Les pas de danses
se succèdent, les générations se retrouvent dans une succession de pas appris de
grandes mères à petites filles et fils. Le fils du temps, telle de la dentelle
fine, se tisse en une rencontre au bord
de l’eau, l’espace d’une ronde, autour d’un canard et d’un verre de pinard, les
souvenirs se créer pour marquer nos mémoires et journaux locaux...
Merci la Fée Libre et « Merces a totas !! »
comme diraient les Occitans !
Et à bientôt sur un autre de ton passage!
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