Sunday, May 17, 2015

3 semaines aprés...

 
 

Presque 3 semaines depuis le tremblement. Ici on se dit que la vie revient lentement au normal, on veut y croire, on attends. Les petites secousses se font encore sentir, on se dit que tout va redevenir normal, c'est normal que la terre tremble encore un peu, et puis le temps va passer, et tout recommencera. On reconstruira, mais cette fois on le fera avec des matériaux et des techniques adaptées. On pense au futur. En attendant, on attends, on s'occupe. On attends que cela passe, en aidant, en discutant, en jouant au yam, le temps passe. Ceux qui le peuvent sont retourné à leurs activités, il faut se persuader que tout va bien, et dans le fond, tout va bien, la vie suis son rythme et les journées passent sous la chaleur humide de l'avant mousson. Il fait chaud, les fans commencent à tourner, la peau colle à la peau...


De mon coté, j'ai déménagée. La dernière secousse, j'étais en haut sur mon toit, au 5ième étage. J'avais le choix entre descendre les escaliers en courant, ou bien rester sur le toit. L'image d'être coincée dans une cage d'escalier ne m'a pas bougées les jambes, je suis restée la haut à regarder la fenêtre qui tremble. Le lendemain, j'ai étais voir les chambres qui sont dans un jardin, au même le sol, pas d'étages. Et puis, j'ai pris mon sac, ma bouilloire pour le thé ou café du matin, et j'ai pris une chambre dans un jardin. Plus de long couloirs à traverser, plus d'étages à monter, je retourne sur le bon vieux plancher des vaches, et ca fait du bien de sentir le gazon sous mes pieds. Quelques tentes dans le jardin, une vache broute le jeune bamboo, on se croirait dans un camping, un voyage dont on se souviendra.


Les conversations continuent, les tremblements deviennent un sujet comme un autre, on en parle légèrement, comme si on parlait de la pluie et du beau temps.
"T'a sentie quelque chose?" chacun demande. "Ca a bougé" on envoie en texto. Et puis ca passe, on dirait qu'on s'habitue, mais vraiment, c'est une espèce d'attente étrange qui s'installe, l'attente que les choses passent, que tout redeviennent normal, et puis tout ira bien, on se dit des trucs positifs. Quelqu'un marche sur le plancher, un camion passe, on se demande si ca tremble, on dit rien, c'est probablement l'imagination. Puis rien, les jours passent.
 
Et puis ca re-tremble, les gens sortent des bâtiments, y'en à qui pleure de fatigue, les enfants font la dance du tremblement, on papote autour d'une tasse de thé au lait. On sais que ca va continuer de trembler, alors on laisse aller, le temps s'arrête un peu. Le peu de traveller's qui sont restés, eux aussi vont bientôt être partis, ils continuent leur voyage, de retour au pays natale, ou bien autre part. Ils reviendront une autre fois, peut être, on verra. Au bord du lac, les chambres se vident. Certains hôtels presque vides ne payent pas la connexion internet, il y à d'autres soucis.
A Katmandou, ils déblaient la ville à la petite cuillère, une briques à la fois. Ca va mettre du temps, beaucoup de temps pour revoir la capitale sur ses pieds.
 
 
Quelques fleurs de vie apparaissent sur la peau, je reprends les aiguilles et les couleures. Le vendredi, les danseurs de feu et les musiciens qui restent jouent au Freedom café, les gens boivent et dancent, ils s'amusent et se fondent dans le moment. Demain, on ne sais pas ce qui va se passer, alors on en profite maintenant, plus clairement que jamais. Ce matin, le môme de la bakery a remis son uniforme, c'est la première journée où les écoles ré-ouvrent leurs portes. Le Népal n'est pas encore révéillé du choc, les montagnes tremblent encore trop pour se sentir en sécurité, mais il faut continuer d'avancer, il n'y a pas de choix. Beaucoup des villageois où rien ne restaient de leur maison, on étaient évacués, bientôt les routes ne seront plus accessibles pour aller dans leur village. Le pays va devoir se recontruire, les gens bougent, il va falloir créer de nouveaux villages. Certains parlent déjà de relocaliser la capitale, Kathmandu est un souvenir douloureux, d'il était une fois l'ancien Népal. La génération de jeunes dans les montagnes n'aura pas le minimum d'éducation qu'ils auraient pus avoir si ils avaient eue la chance de faire quelques années d'école. Ici, dans les montagnes, tout est à reconstruire...
 
 
 
Un jour à la fois
Un pas à la fois,
Une tasse de thé au lait, un café...l'été arrive...

No comments:

Post a Comment