Ils savaient que ça allait venir. The Big One ils le nommaient. A peut prêt tous les 80 ans la terre tremble et les montagnes poussent un peu. Tous les ans la ville au 1000 temples, ça secoue, juste un peu, mais rien ne casse. On s'habitue, c'est la vie, et kie garne comme disent les népalais, que faire. Mais cette année était différente. Les scientifiques disent que ce n'est pas fini, mais personne ne sais quand cela reviendra. Ca pourrait être bientôt, une décennie, personne ne sais, mais c'est assez pour penser aux choses sérieuses de la vie.
Le jour d'avant le tremblement, je suis arrivée à Katmandou pour la 5ième
convention internationale de tattoo du Népal que je visite chaque année depuis son début. Katmandou était remplie de monde, avril étant en plein dans la saison touristique et de nombreux festivals ont lieu à cette période de l'année. C'était un matin comme les autres, le genre de jour normal. On buvait un thé à Thamel, le centre touristique de Katmandou, quand la terre a commencée à trembler. L'instinct de survie prends le dessus automatiquement. Les briques du toit en face de nous tombent dans la rue en écrasant la voiture qui passais, recouvrant le rue de débris. On se réfugie à l'intérieur du magasin d'à côté, pas d'espace ouvert proche de nous. Un couple de chinois se tiennent dans les bras, la femme pleure un peu. Mon amie et moi nous tenons les mains, pas de panique, on reste plantée là, les jambes comme collées au sol, on a pas d'autres choix que d'attendre que cela passe, la tête est vide, remplie seulement du moment. Les jambes sont comme paralysées par les secousses. Quelques secondes plus tard et la Terre arrête de trembler, mais nos jambes et nos cœurs battent encore la chamade. La voiture est vide, complètement écrasée, le conducteur a eue le temps de sortir. Nous savons que si nous marchions dans la rue quelques secondes plus tôt, une brique nous serait tombée sur le coin de la figure ou plus...