Un matin. Un réveil, comme tous les matins. Une tasse de café, des oiseaux qui gazouillent dehors, un brin de soleil qui passe la fenêtre. C'est un matin comme les autres, sauf que chaque matin est un nouveau jour. Chaque jour une nouvelle possibilité, une nouvelle opportunité de grandir. La semaine dernière, une amie m'a passé un livre d'Alejandro Jodorowsky: le théâtre de la guérison. Si j'avais déjà lu ses chefs-d'oeuvre de la bd, ses Metabarons et l'Incal avec un autre maitre Moebius, je n'avais pas encore lu de livre de Jodorowsky. Alors, je me plonge dans son univers. Égal à ses bds, je trouve un univers terrible, impitoyable, chaotic et plein de lumière en même temps. Il est loin le temps des phrases qui rassurent et des paroles douces. Jodorowsky nage dans le mystèrieux, à grandes brassées il avance, et il nous amène gaiment avec lui dans la dance de la vie.
Lisant quelques citations de lui, je le retrouve assis devant un vieux sage chinois, lui demandant "quelle est l'intention de ta vie?". Question à laquelle Jorodowsky ne peut répondre, et à laquelle le vieux Chinois lui répond: "je ne peux pas vous aider si vous ne connaissez pas votre intention de vie!". Alors, à mon tour, je me demande:"quelle est mon intention de vie?". Voyager, être artiste, écrire, peindre des murs, oui. J'ai fait un peu ces choses-là, même si à toute petite échelle. Et après? Après, il y a le moment qui continue, j'aime partager ce moment et je voudrais vivre de ce partage...
Le voyage, l'art, tout cela semble se ramener au partage. Si l'on a la chance de vivre de belles expériences, alors, il semble, que le partage avec d'autres de ses expériences est la suite logique du processus de découverte intérieur comme extérieur. Alors, j'écris, ici et là. Mais cela ne semble jamais assez. Quand je suis en colère contre le monde, c'est plutôt contre moi que je suis en colère. En colère pour ne pas faire ce que je pense que je devrais faire, c'est-à-dire, écrire, écrire, écrire pour partager. Le monde lui, continue de tourner, et dans le fond il n'a que faire de mes états d'âme, si même une telle chose existe. Sauf que le monde tel que je le connais est bien une réflexion de mes états d'âme. Alors, quelle sorte de monde est ce que j'aimerais voir?
Alors oui, j'écris, mais pas assez, jamais assez. La vie prends tellement de temps a être vécue, tant de choses a faire, de personnages a rencontrer, de bonne choses a manger, je pourrais dire et je dis. Le fait est que je n'envoie rien à des magasines, ou autres éditions. Pour cela, il faudrait que je m'assoie, que j'édite et surtout...que je le fasse au lieu de juste y penser! Mais rien ne sert de se plaindre, de se morfondre, rien ne sert de se dévaloriser. Ayant parlée plus anglais que français, mon français a des lacunes, et je me suis mise au correcteur d'orthographe il y a quelques mois seulement, alors, une chose à la fois. Mieux vaut continuer d'avancer un pas après l'autre, et chaque jour, chaque moment est une nouvelle occasion d'apprendre. La suite viendra naturellement.
"Quelle est mon intention de vie?". La question me revient comme un écho lointain et restera certainement un moment avec moi, le temps qu'elle fasse son effet. Mon intention de vie? Partager, être en paix avec la vie, avec moi et ce qui m'entoure? Ces buts sont déjà un bon début. Donner du positif? Oui. Le mot revient: partager. Je vais donc continuer sur cette méditation de la semaine, ou plus longue s'il le faut, et pour partager, je vous offre des photos d'une journée à Boddhanath, Kathmandu, Népal. Et si c'était cela mon intention? De continuer à d'autres, tout en vivant de cela? Cela me semble être une intention qui me convient, alors je vais continuer sur cette méditation...une photo, un texte à la fois...
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