L'art de ne rien faire 2
Gratitude.
Continuant dans mes réfections sur ces petits rien dont est faite la Vie, je vais ici parler de gratitude. Une nouvelle année commençant, nous sommes en 2019 sur le calendrier Grégorien, je voudrais dire merci. Un merci, un petit mot de 5 lettres, comme un sourire, un murmure, comme quelque chose que trop souvent, on ne vois pas, ou si peu. Comme une feuille au grès du vent.
Ce merci, je voudrais l'offrir à tous les artistes, écrivains, peintres, sculpteurs, musiciens, à tous ceux là qui m'ont tenue compagnie quand il n'y avait personne d'autres, et avec qui je me suis souvent endormie. Comme de partager le silence que peut être notre solitude, ce sont comme des amis invisibles, qui me rappelle à quel point nous ne sommes jamais seul dans notre humanité.
Si j'ai des lacunes, aussi vastes que des océans en littérature française, je sais quels écrivains me sont tombés sous les doigts, et qui m'ont ainsi permise de ré-apprécier la langue et la pensée française. Et bien entendu, j'en oublie. Un livre, c'est une histoire d'amour avec un auteur, alors, je choisis chaque auteur avec autant d'attention que d'affection.
La science fiction ayant étais un de mes domaines favoris d'il était une fois, j'avais adorée Maurice Dantec, et son techno mysticisme. Si la France pouvait écrire une telle science fiction, je devais la découvrir. Il fallait plonger!
Puis, j'ai rencontrée Houellebecq. La première lecture de son œuvre m'a était particulièrement désagréable. Mais La Carte et le Territoire était une autre histoire. Drôle et lucide, 2 qualité que j'admire, et en particulier la première, il me fallait continuer dans cette plongée avec les mots. Car en effet, je suis une fan du rire, comme une des meilleurs médecines dans ce monde de brutes, je ne fais pas trop confiance à ceux qui n'ont pas de sens de l'humour. C'est un peu l'autre versant de la tristesse face aux événements, mais quand les larmes sont sèches, on rit. Bien sure Soumission était splendide, et j'ai dus me retenir dans ma lecture, pour pouvoir en profiter quelques jours de plus. Cette histoire d'amour avec les livres, c'est une sorte d'espace privé, dans lequel on peut aller se nicher, comme des bras invisibles, et parfois, on n'a envie de rester blottie quelques instants de plus, alors, on prend le temps de finir un livre, comme le temps de boire une tasse de café de plus avec un être aimé. J'avais tellement appréciée ce livre, que j'en avait écrite un compte rendu. Encore un de ces textes dans une de mes boites internet, texte qu'il va bien falloir qu'un jour j'organise, ou pas.
Ensuite, il y a eue cette Très Légère Oscillation, de Sylvain Tesson, le livre qui m'as redonné tout le goût pour la langue française, après des décennies de littérature anglo-saxonne. Ce livre me parlait directement, me bouleversant, car comme pour Monsieur Tesson, le voyage a était long, et l'odeur de la route ne se retire toujours pas de mes narines. Cette envie de partir, comme une envie de mourir, ce grand départ pour nulle part, je l'ai dans mon sang. Alors, j'ai lus tous ses livres écrits après sa chute. Étant une enfant vivant avec mon siècle, j'ai dévorée ses paroles sur ses plateaux télés, merci à l'internet. Si Monsieur Tesson n'est pas trop ami avec les nouvelles technologies, je les remercie pour me permettre d'écouter et d'étudier tant d'artistes. J'ai même penser à lui écrire une lettre d'amour, mais cela restera ma vie privée, et je ne le dirais à personne.
Les livres, sont toujours à mon chevet, cette petite pile de volumes qui changent avec les années. Si j'ai des années de boulimie livresque, je peux aussi ne pas lire grand chose pendant des mois. Alors, j'écoute des lectures, je me fond dans des voix, chaque voix un univers, chaque voix une expression d'un moment qui passe. Alors, je ne peux que dire merci à tous ceux et celles qui ont pris le temps d'exprimer leurs peines et leurs joies, leurs rêves et leurs peurs, leurs rêves ou leurs manque de rêves, merci de partager un moment et d'offrir de vous même. Cela aide à se sentir un peu moins con, un peu moins perdu peut être, un peu moins seule.
Pour continuer sur le chemin des petits riens, je voudrais remercier tous ceux dont on ne parlent pas assez. A tous les boulangers qui se réveillent tôt pour nous faire une bonne baguette fraiche, aussi bonne qu'un gâteau quand elle sort tiède du four. A tous ceux qui soignent, à tous ceux qui éduquent, à tous ceux qui font fonctionner les routes et autres réseaux, à tous ceux qu'ont ne voit ni entends, parce qu'ils sont bien occupés à faire leurs travail, à tenir un magasin, ou à nettoyer une chambre, mettre une table en ordre ou sortir des poubelles.
Je voudrais dire merci aux amis, ceux d'une minute, et ceux d'année en année. Et puis ceux que l'ont croise, et ne reverras jamais, avec qui ont a pue échanger un gag de prout, ou une pensée du moment. Si tout cela semble comme des petits rien, pourtant, c'est bien cela le fils qui tisse la Vie, c'est tout ces petits rien mis l'un à côté de l'autre, toutes ces petites choses que l'on ne prend pas le temps de voir et de remercier. Comme des vers de terre, qui ne disent rien, mais qui font leur travail silencieux et bien nécessaire pour aérer la Terre. Oui, j'en profite pour dire merci aux vers de terres, car ils sont trop souvent oubliés. Avant de devenir mielleuse, je dois arrêter ici ce débordement de cœur, car on le sais: trop d'amour tue l'amour.
Aujourd'hui, comme d'habitude, je ne vais rien faire. Je vais faire mon vers de terre. Acheter une baguette fraiche, lire un livre, encore regarder la lumière, je marcherais sur une route que des gens ont construite dans des rues d'un village, ou chaque brique et chaque pierre a étais portée par des mains invisibles. Le soir tombant, j'allumerais une lampe, qui elle aussi est faite de pleins de petits rien, de fils électriques, de tranchées sous la route, de tissue, de bois, et de bien d'autres détails dont je n'ai aucune idée comment ce grand tout fonctionne.
Pour ne rien faire, je ne vous souhaite pas une bonne année remplie de grandes choses. Je vous souhaite pleins de petits riens, et surtout, d'avoir la capacité d'apprécier chaque moment, car ces petits rien, sont bien le tissue de nos Vies...
No comments:
Post a Comment